LA JOURNE DE LA JUPE
Un film de Jean-Paul Lilienfeld
Avec Isabelle Adjani, Denis Podalydès, Yann Collette, Jackie Berroyer
Une coproduction :
Arte France, MASCARET FILMS, FONTANA, R.T.B.F. (Télévision belge)
Avec le soutien de La Région Ile-de-France
Sortie DVD en septembre 2009 (ARTE éditions)
Sélectionné dans la catégorie « Panorama »
Festival INTERNATIONAL DU FILM de Berlin 2009
Synopsis
Sonia est professeur de français dans un collège « difficile ». Confrontée à la difficulté d’enseigner et au départ de son mari, elle est au bord de la dépression nerveuse. Le jour où elle découvre un revolver dans le sac d’un de ses élèves, elle s’en empare : dans la confusion, un coup part et blesse l’élève à la jambe. Son dérapage la propulse, malgré elle, dans une véritable prise d’otages : intervention policière et politique, panique des parents, réactions du proviseur et des autres professeurs, arrivée en force des médias… À la faveur de ce huis-clos, les masques tombent. L’extérieur s’invite à l’intérieur…
Jean-Paul Lilienfeld, réalisateur de "La Journée de la Jupe", revient sur l'accueil de son film dans la presse et sur le web.
« Les discussions que le film déclenche sont autant d'occasions pour affirmer une nouvelle fois qu'il était nécessaire de faire ce film ! »
Actualité du film
Comme pour plusieurs productions précédentes d'Arte, le film est d'abord présenté sur la chaîne avant sa sortie publique en salles en France.
Lors de sa diffusion sur Arte, le film a réuni plus de 2,2 millions de téléspectateurs, avec 9,6 % de part de marché, soit le record d'audiences de l'histoire de la chaîne.
Il était initialement prévu deux pré-diffusions sur Arte ; elles avaient été annoncées par la presse télévisée. La seconde diffusion (du 23 mars 2009) a été supprimée ainsi que tous les moyens de diffusion ordinairement utilisés par la chaîne sur le web. La chaine a indiqué que « suite au succès de la première diffusion sur l'antenne d'Arte de La Journée de la jupe, elle a, en concertation avec les producteurs et exploitants de salle, décidé de différer ces rediffusions (date non encore déterminée pour l'instant) »
D'après le réalisateur, le film a été diffusé sur Arte faute de financements suffisants pour une sortie en salle de façon habituelle. Le film est sorti au cinéma, quelques jours plus tard, dans cinquante salles dans toute la France ; à l'origine, les diffuseurs n'ont pas été intéressés par une sortie plus large de ce film.
Le thème du film, son traitement ainsi que les difficultés de diffusion, à la télévision comme en salles, ont suscité un début de polémique : ce film serait-il « politiquement incorrect », surtout quelques mois après le succès de Entre les murs » ?
Le film a été également présenté en avant-première à la Berlinale 2009.
Lors de la remise de son prix de meilleure actrice aux Globes de Cristal 2010, Isabelle Adjani a dit : « Une jupe, ce n'est qu'un bout de tissu, mais qu'elle soit courte ou qu'elle soit longue, ce symbole peut nous aider à gagner une bataille contre l'obscurantisme, et même contre ce qu'il convient d'appeler, la haine des femmes. »
En lien l’article de mon ami Daniel : la jupe d’isabelle
Un blog que l’on ajoute dès la première visite à ses favoris, un mec que l’on aimerait rencontrer ! Daniel il aime tellement les gens et le monde et la vie, qu’il en dénonce tous les travers, il déplore et n’aboie pas ou du moins sans férocité mais néanmoins avec quelle force ! Chez lui de l’amour, de la poésie et souvent de la révolte, des doutes, des interrogations, des condamnations mais toujours sans agressivité, sans violence, sans aigreur, sans capitulations car chez Daniel toujours, passe la lumière ! A travers ses colères et ses désespoirs toujours filtre un rayon lumineux d’espoir, normal son blog s’appelle Diaphane ! Il m’interpelle, il est comme l’écho de mes coups de gueule retenus mais sans tomber dans la poisse de la sinistrose ambiante, du catastrophisme forcené qui me font fuir, sans jamais me donner l’envie de renoncer à tout jamais, à croire en l’humanité, parce qu’il la porte en lui et ça se sent, et ça crève les mots ! DIAPHANE !
Avis personnel (laissé sur le blog diaphane, un échange amical et constructif à l’origine de cet article !
Ce film je l'ai vu, enregistré et revu avec ma fille, prof débutante et qui enseigne en banlieue après avoir été stagiaire et surveillante en ZEP, je travaille moi en collège, c'est dire si ce film pour nous est parlant ! Enfin du vrai, du vécu sans langage de bois, la triste et dramatique réalité sur le gâchis, l'incommunicabilité, le pouvoir, l'abus de pouvoir etc. ! Enfin les mots disent, les images montrent et on en a pris plein la gueule de cette vérité et pourtant elle et moi on savait alors j'imagine pour ceux qui ont encore des illusions, et en prime l'interprétation magistrale et si juste d'Adjani ! il faut voir ce film et croire à tous ce qu'il met en lumière, à tout ce qu'il révèle, tout comme le bouquin et film entre les murs, pas d’exagération, un réalisme cru qui fait mal et surtout ne pas croire les profs bien pensants, qui enseignent en milieu protégé et qui font un tout autre métier et ignorent en toute bonne foi ou parfois font semblant d’ignorer et nient ce qui se passe ailleurs ! l’insupportable d’un revolver pour pointer tous les écueils, tous les manques, tous les abus, toutes les démissions, la violence extrême pour enfin se parler, être entendu et faire passer le message, un message qui traverse l’écran pour nous atteindre de plein fouet avec notamment tout le symbolisme de l’image final caïds, une rose à la main et fille en jupe ensemble, à l’écoute ! Alors politiques, institutions parents, continuerez-vous à démissionner et à gâcher, à pervertir vos enfants, nos enfants !!!!!!!!!!
Merci Daniel d’être le relais de ce film !
Avis du public
« Une vraie tragédie ce film et le choix d'une scène de théâtre comme décor n'est sûrement pas anodin. Cette œuvre possède toutes les caractéristiques de la tragédie antique. Bravo à Isabelle Adjani (je suis moi aussi prof de français et l'identification - douloureuse - a fonctionné). Bravo aussi aux jeunes comédiens absolument fabuleux puisque l'illusion est parfaite. Et n'oublions pas Podalydès, extraordinaire en flic. Je n'ai pas pu voir ce film sur Arte étant absente de chez moi. J'ai dû aller le voir dans une petite salle. Certaines critiques ne lui étaient pas favorables et étaient même franchement odieuses. Je commence à en avoir assez de tous ces pisse-vinaigre qui refusent obstinément de voir la réalité. A cause d'eux, j'ai bien peur que notre école ne soit irrémédiablement foutue. »
« jsuis fiére de ce film d'une parce que il a était tournée dans moncollége et aussi car sa représente vraiment la réalité mais c'est vrai exemple dans mon colége ya deux semaines ils ont gazé une surveillante et elle est plus revenue travailler elle a changé de lieu de travaille »
« J'avoue que la langue de bois devient insupportable, et je trouve ce film courageux - il devenait urgent! Je n'ai pas lu les autres coms, mais je trouve parfaitement légitime de donner sa chance en salles à un film envers lequel les cinés se montrent bien frileux (peur des conséquences?) - un bon point pour ceux qui ont choisi de le programmer... C'est la raison pour laquelle je me demande si je ne devrais pas aller le revoir en payant ma place »
La critique lors de sa sortie en salle du 25/03/2009
« D'emblée, la tension est présente, presque tangible. On la perçoit dans les gestes mal assurés d'une femme au visage las, qui tente de se frayer un passage au milieu d'ados chahuteurs - ses élèves. La classe de français commence en retard et dans le chaos. Et puis un revolver tombe du sac d'un petit caïd. A bout de frayeur et d'exaspération, Sonia Bergerac (Isabelle Adjani, parfaite) ramasse l'arme et braque les gamins (eux aussi très bien) qui lui en ont fait tant voir. A mesure que la pression augmente à l'extérieur de la salle où elle retient les collégiens, l'enseignante se transforme en justicière. Le racisme, la religion, le machisme, toutes ces choses pesantes et taboues sont étalées sur la table, pour le meilleur et pour le pire...
Etrange film, sur le fil du rasoir, délibérément incorrect et remarquablement écrit. Si les premiers accents sont ceux de la comédie corrosive, le propos dérive inexorablement vers la tragédie. La Journée de la jupe n'est pas (qu')une chronique aigre-douce sur la violence en milieu scolaire. C'est une fable réussie sur toutes ces peurs qui s'ancrent dans le quotidien et auxquelles on finit par s'habituer, faute d'oser en soigner les racines, alors qu'elles ne peuvent aboutir qu'à un désastre social et humain. »
En lien : Pourquoi il fallait faire La journée de la jupe... par Philippe Meirieu
Le film de Jean-Paul Lilienfeld, avec Isabelle Adjani en prof de collège qui pète les plombs a fait débat (malgré le peu de copies en salles), après avoir connu un joli succès d’audience lors de sa diffusion sur Arte. Le chercheur Philippe Meirieu, spécialiste des questions de pédagogie, réagit ici à “La Journée de la jupe”, estimant que l’on n’a que trop tardé à regarder en face “la dérive machiste des garçons”.