LE FESTIVAL D'AVIGNON
Souvenir des vacances 2009
J’ai découvert cet été , grâce à ma fille, le festival d’Avignon, et j’ai adoré cette ambiance de fête et d’art . J’ai eu envie de partager avec vous deux spectacles qui nous ont particulièrement enchantées. Si vous en avez l’occasion, allez les voir, vous ne regretterez rien !
Historique du festival :
Le Festival d'Avignon, est un festival annuel de théâtre fondé en 1947 par Jean Vilar, à la suite d'une rencontre avec le poète René Char.
À travers la sélection officielle, le « in », et son pendant alternatif, le « off », il a lieu chaque été en juillet dans les rues et multiples théâtres du centre historique d'Avignon (Vaucluse), ainsi que dans quelques lieux à l'extérieur de la « cité des papes ».
C'est incontestablement la plus importante manifestation de l'art théâtral et du spectacle vivant en France par le nombre des créations et des spectateurs, et l'une des grandes manifestations artistiques décentralisées les plus anciennes.
Soixante années ont passé depuis la création de La semaine d’art dramatique, tout ou presque a changé :
Durée : d'une semaine à l'origine, avec quelques spectacles, le festival se déroule désormais pendant 3 à 4 semaines chaque été.
Lieux : Au fur et à mesure du développement du in et du off, le festival a investi durant le mois de juillet l'ensemble de l'intra-muros avignonnais, à travers les lieux de représentation, qu'il s'agisse de théâtres permanents, de salles temporaires, ou arts de rues. Chaque année, de nouveaux lieux sont ouverts pour abriter les spectacles du off.
Le Festival a essaimé ses représentations dans d'autres lieux que la mythique Cour d’honneur du Palais des Papes, dans une vingtaine de sites aménagés pour la circonstance (écoles, chapelles, gymnases, etc.). Ces lieux se situent en grande partie dans Avignon intra-muros (à l'intérieur des remparts) ou sont disséminés dans la ville. D'autres communes accueillent le festival, Chartreuse de Villeneuve-les-Avignon (Gard), carrière de Boulbon (Bouches-du-Rhône), etc.
Mais, malgré l'investissement de la MJC de Champfleury par le in, le festival et son public ne sort que très peu des remparts de la vielle ville, une ville dédiée au théâtre !
Nature du festival : dès l’origine, Avignon est un festival de création théâtrale contemporaine. Il s'ouvre par la suite à d’autres arts, notamment à la danse contemporaine, (Maurice Béjart dès 1966), au mime, aux marionnettes, au théâtre musical, au spectacle équestre (Zingaro), aux arts de la rue, etc.
L'ambition initiale du festival de réunir le meilleur du théâtre français en un lieu s’est élargie au fil des années pour atteindre une audience internationale, un nombre croissant de compagnies non françaises venant chaque année se produire à Avignon. Si le festival a perdu de sa force emblématique, selon Robert Abirached, il demeure un rendez-vous incontournable pour toute une profession, tandis que le off est devenu un « supermarché de la production théâtrale », dans lequel huit cents compagnies cherchent à trouver public et programmateurs.
Mes coups de cœur : En tout premier et sans aucune hésitation, « Tabù » absolument magique, féérique, éblouissant mais aussi « Perrault ça cartoon" plein d’humour et de références (cinéma, BD, TV, actualité, littérature, dessin animé etc….)
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Tabú
Firenza Guidi, nofitstate circus
Nofitstate est une compagnie galloise de cirque contemporain qui présente Tabú : 12 artistes circassiens, 4 musiciens, 20 coéquipiers, 30 caravanes, 5 poids lourds, 7 nationalités, 1 étrange chapiteau en escale à Avignon.
Tabú suggère le chaos, provoque des frissons, libère une grande énergie au rythme d'un orchestre explorant tous les styles, un beau mélange éclectique de rock, jazz et mélodies envoûtantes.
Tabú, audacieux et original, touche l'imaginaire de chacun. Fine succession d'images poétiques, les spectateurs plongent dans un univers tant psychédélique que drôle, sensuel et émouvant, tandis qu'ils déambulent librement parmi les artistes, sous les chorégraphies et performances aériennes.
Tabù, c'est du cirque "mais pas que". De la danse, du chant, du mime, du théâtre... bref, c'est vivant, exaltant, enivrant... ... Tabù, c'est un univers fellinien, où se mêlent poésie, performance physique et provoque l'émerveillement ! A voir absolument pour vous laissez séduire par leur générosité!
Tabù
DOSSIER PRESSE :
L’espace à corps et à cris par Christelle ZAMORA (Montpellier)
L’éblouissante création de la compagnie Nofit State Circus, originaire du Pays de Galles, a été programmée au Printemps des Comédiens plus d’une semaine sous un étrange chapiteau. Mais cela n’est rien, le plus troublant, c’est une fois dedans.
En vingt ans, la compagnie Nofit State Circus s’est taillée une réputation dans l’univers du cirque contemporain. Et dans cette œuvre surnommée « Tabù, à l’orée du monde sauvage », entendez par là une question de tabou, le spectateur est debout participant de facto à la création. Tels des oiseaux se livrant à des sauts excentriques au sein d’une immense volière, les membres de la compagnie ont fait leur show au beau milieu d’un public égaré. Si déjà, dans un précédent spectacle intitulé ImMortal, la mise en scène de l’italienne Firenza Guidi et le travail de la compagnie avaient surpris par une pratique rare des arts du cirque, Tabù plonge encore dans un univers fantastique. La question ici posée étant de s’interroger sur l’attirance de la nature humaine pour le côté obscur des choses. Autant dire d’emblée que Tabù entend par là montrer son coté sombre.
Pourtant c’est la tête dans les étoiles qu’il impose à chacun de trouver son chemin, son spectacle. Cet insolite ballet aérien, véritable météorite, en a surpris plus d’un tant il excelle dans le mélange des genres. De ses oiseaux enfermés sous chapiteau se dégagent une énergie subtile et rocambolesque, un humour criard affublé de culbutes palpitantes. Marchant sur un fil, pendus à une corde, les artistes intègrent l’espace tous azimuts renversant leurs corps cul par-dessus tête. Mêlant à merveille le yin et le yang, le doux et le cruel, l’agréable et le dissonant, dans les airs comme au sol, les acrobaties sont tantôt graves et viriles, tantôt souples et fragiles. Tandis que des musiciens plantés sur scène lâchent des sons à pleine bouche, les chorégraphies semblent toujours visiter un nouveau genre tour à tour baroque, muet, théâtral, fou ou surréaliste. A l’insolite des tableaux s’ajoute un chaos aérien quasi volcanique, sans chute et sans façon.
Un spectacle total
Une voltige au trapèze volant qui déchire, des duos emplis de poésie, un règne aérien féminin, avec en prime ce parfum effronté qui fait du naïf un esclave : voilà qui sait s’imposer à la vue. Et ce sens est ici captivé, saisi, figé par un dédale de sauts et de postures dont il cherche à saisir la véritable portée. Mais à quoi bon vouloir donner une conscience à ce qui soulève le cœur, procure du plaisir, ébranle les sens. L’univers du cirque est ici fantasmé dans une débauche de cris et de corps. Ces numéros sont d’une belle facture et ne négligent pas l’apparence. C’est peut-être encore ce contraste entre le raffinement des costumes et le coté sauvage ou primitif de l’être qui a tant subjugué. Quoi qu’on en dise, c’est une sacrée performance.
Bain de magie et d'énergie Par Aurélia HILLAIRE Avignon
Publié le 11 juillet 2009 / Ils habitent tous ensemble dans un village de caravanes, jouent leur spectacle dans une soucoupe volante géante et rejettent les habituelles distance avec le public et hiérarchie entre artistes. Venue du Pays de Galles, la compagnie circassienne Nofitstate s’est posée pour quelques jours à l’Ile de la Bartelasse : sans aucun doute, l’un des événements de ce festival Off 2009.
L’invitation à pénétrer cette tente à l’allure extraterrestre n’est en réalité qu’un sas de passage entre le monde réel d’où nous arrivons, intrigué, curieux ou initié, et le leur. Les deux prochaines heures se vivront dans un univers joyeusement bordélique, infiniment magique, drôlement sensible, étonnamment sensuel. Une véritable plongée en apnée, tant la beauté de ce que le public contemplera à côté, au-dessus, autour de lui, est à couper le souffle.
Car Tabù, en plus d’être un spectacle de cirque à la technique éprouvée, présente l’originalité d’être proposé aux spectateurs sur un mode déambulatoire. Ainsi la compagnie garde le contact avec celles et ceux pour lesquels elle joue –un principe qu’elle ne sacrifierait pour rien au monde-, tandis que chacun peut poser les yeux où bon lui semble, de l’angle qui lui semble le plus intéressant. Les numéros s’enchaînent aux quatre points cardinaux du chapiteau, dans une énergie débordante qui ne tardera pas à contaminer un public sous le charme. A son tour, il communiquera son ardeur aux artistes pratiquant corde ou trapèzes, roue allemande ou sangles aériennes.
Tabù a été créé à la suite d’Immortal, l’année dernière, inspiré du grand roman de Gabriel Garcia Marquez, Cent ans de solitude. Il parle de la peur, ce grand tabou, de ce côté sombre planqué en chacun de nous. Sans voyeurisme, il célèbre la vie, "de son côté souillé et de cet aspect irrésistiblement sensuel et embarrassant qu'elle peut revêtir parfois", avec humour et finesse.
Contemporain dans ce savant mélange de musique, danse, texte et vidéo aux arts du cirque, le Tabù de Nofistate trouve son caractère exceptionnel dans ce chaos qu’elle organise sous sa tente avec la complicité de son orchestre à la Emir Kusturica, dans ce feu d’artifice qu’elle allume dans les yeux de son public, dans le bain de jouvence qu’elle lui offre.
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Perrault, ça cartoon à LA LUNA EN AVIGNON 2009
SPECTACLE TOUT PUBLIC (DE 7 À 77 ANS)
Après son succès en création lors du Festival d'Avignon 2008 et après sa saison à la Comedia (Paris), “Perrault, ça cartoon” cet été au Festival d’Avignon au Théâtre La Luna
Conception et adaptation : Stéphane ROUX, d’après Charles PERRAULT
Mise en scène : Tristan PETITGIRARD et Stéphane ROUX
Assistante mise en scène : Ariane ZANTAIN
Musiques et bruitages : Philippe GAILLARD
Lumières : Laurent BÈAL
Décor : Olivier PROST
Costumes : Hélène VANURA
Régie : Nicolas BÉNIER
Avec sur scène :
Stéphane ROUX en alternance avec Marc SAEZ
et Philippe GAILLARD en alternance avec Alexis CARTONNET
Au programme :
“Le Chat botté” façon Shrek,
“Le petit Poucet” à la manière de Kirikou,
“Le petit Chaperon rouge” en Tex Avery...
“Les fées” en théâtre d’ombres,
et “Barbe bleue” en manga,
Le tout mis en musique et bruité en direct par le maître de musique de Perrault !
Lorsque Charles Perrault publie, en 1697, ses "Histoires ou contes du temps passé", ou "Contes de ma Mère l’Oye", c’est sous le nom de son troisième fils, Pierre Darmancour, alors âgé de 19 ans ! Ce dernier aura vraisemblablement collecté pour le compte de son père et couché sur le papier ces histoires immémoriales que les adultes se racontaient au coin du feu, une fois les enfants couchés, en un temps où ni la radio ni la télévision n’existaient...
L‘époque est propice à la publication de ces contes de fées, destinés par leurs auteurs à être lus par les aristocrates ou dits dans les salons.
La véritable originalité de Perrault Père est d’avoir tiré de chacun de ces contes populaires une moralité — parfois deux — à vocation éducative à l’usage des enfants “de bonne famille”.
Une dimension essentielle au personnage de Charles Perrault est son engagement dans la querelle des Anciens et des Modernes, puisqu’il fut le chef de file de ces derniers. Partisan d’une franche rupture avec les formes anciennes, en littérature comme dans les arts plastiques, il prône un ancrage dans des valeurs contemporaines et chrétiennes, et un détachement des références à l'Antiquité et au paganisme.
"PERRAULT ÇA CARTOON !" présente six des contes de Charles Perrault à travers le prisme de références majeures actuelles du dessin animé (cinéma & TV). Et n’est-ce pas rendre hommage à Perrault que d’adopter aujourd’hui, pour évoquer son univers surnaturel, un mode de narration résolument ancré dans la modernité ?...
... en respectant le fond de l’histoire, la structure scénaristique de Perrault et, autant que faire se peut, les dialogues des personnages ;
... et en utilisant les formes et registres des différents dessins animés (“cartoons”, en anglais), c’est-à-dire les voix, attitudes physiques et trait de caractères de leurs héros.
Un soin particulier est apporté au langage et à l'humour propre à chacun de ces univers. On s’autorise, notamment dans Tex Avery et le manga (dessin animé japonais), l’usage du gromelot (imitation des sonorités des langues anglaise et japonaise) mélangé à quelques phrases-clés en français.
La poésie n'est pas absente du spectacle, puisque le procédé du “théâtre d’ombre”, employé notamment par Michel Ocelot dans son film "Princes et princesses", est utilisé pour le conte - peu connu - "Les fées".
Le fil rouge est assuré, au-delà de la galerie de personnages animés, par la personne de Charles Perrault, à qui revient le soin – à tout seigneur tout honneur – d’introduire le spectacle et surtout de tirer et d’énoncer la moralité de chaque conte, dans la plus pure langue du Grand Siècle. C’est d’ailleurs dans son salon que le Maître reçoit les spectateurs pour leur transmettre ces témoignages de la sagesse populaire de son époque.
Tous ces contes sont mis en son (bruitages, ambiances sonores) et en musique (génériques, jingles) par un compositeur-interprète présent sur le plateau, qui – comme dans les salles de cinéma d’antan – accompagne en direct le comédien au clavier numérique. Il joue également le rôle du Maître de musique de Charles Perrault.
Enfin, la mise en lumière des différents tableaux joue un rôle essentiel pour créer le relief, renforcer les ambiances et asseoir les différents univers de référence.
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